mon nom des habitants 2016/2017 : rencontrer des habitants et travailler avec eux.

Plus précisément, d’être travaillé par eux, par leurs ressources, leurs savoirs, leur vécu.
Penser le territoire de Lamelouze comme un terrain d’expérimentations réciproques, où artistes et habitants croisent leurs savoir-faire et leur lecture du territoire pour créer des projets communs ;
Travailler un état de disponibilité réciproque où chacun, habitants et artistes, sont modifiés par l’en-commun de leur dialogue nouveau.
Penser cette première année de résidence comme un temps de rencontres incarnées artistiquement : Proposer aux habitants un panel d’états d’être artistique différents :
— être spectateur/auditeur/visiteur : proposer des temps de rencontres publiques pour que les habitants nous rencontrent (forme conférence performée, exposition )
— être témoin/ressource : en partageant les lieux de vie, les espaces publics communs avec les artistes et/ou étudiants au travail durant l’année.

Chaque expérience prend des formes différentes, qui naissent de la rencontre avec l’autre : ateliers, expositions, performances, stages, randonnées, photos et vidéos, publications, mailing art… et s’inventent au fur et à mesure du projet.

Au cours de sa résidence à Lamelouze, Laurent Pichaud souhaite créer un volet de son projet artistique au long cours • 2014-2018 • en partenariat avec La maison centre de développement chorégraphique national CDCN Uzès Gard Occitanie : mon nom des habitants.

mon nom des habitants fait suite à un projet de pièce chorégraphique créée en 2010 : mon nom, une place pour monument aux morts qui questionnait la place qu’occupe la mémoire de la Grande Guerre dans nos villes et dans nos vies. Il s’invente par le partenariat entre les habitants, par notre rapport présent à cette mémoire et l’équipe artistique qui se propose d’apporter des matériaux artistiques spécifiques à chaque commune.

mon nom, ce sont des processus artistiques nés de l’interrogation de la place qu’occupent les monuments aux morts dans la cité, les usages, les mémoires et représentations collectives et individuelles qui s’y rattachent. C’est se pencher sur le commun, le rapport à l’histoire, la guerre, les rituels et cérémonies, le mémoriel, le symbolique, l’appropriation et l’évolution de la cité par ses habitants, l’action dans l’espace public.
mon nom des habitants est donc un prolongement, une nouvelle forme artistique, dont les matériaux feront écho à mon nom et qui se prolongeront au gré des nouvelles rencontres et des territoires. Plus que de spectaculaire, il s’agit de lien, de mise en mouvement de la communauté, des mémoires collectives et individuelles, d’expérimentations sensibles aussi. Laurent Pichaud

Rencontre le 10 décembre 2016 à Lamelouze

Laurent Pichaud invité par Sentiers pour une résidence artistique, c’est tout naturel.
Tout d’abord, j’ai toujours été curieuse de découvrir ses propositions artistiques  depuis qu’il a créé sa première œuvre chorégraphique à Nîmes (années 1990) et, de son côté, il a toujours porté beaucoup d’attention aux activités de Sentiers. Nous partageons des questionnements communs notamment sur la relation au lieu, au contexte, aux autres. Le regard, l’écoute sont au cœur de son  laboratoire artistique, avec humilité, il interroge le monde, notre monde. C’est ce qu’il se propose de faire au travers de son projet mon nom des habitants (2014-2018), en impliquant dans sa recherche des habitants.
Pour Sentiers, après plusieurs expériences artistiques sur le terrain communal de Lamelouze, en dessous de l’église, poser un regard artistique sur un point central de notre village, le monument aux morts, place de la mairie, et engager une écoute sensible auprès de la mémoire de  Lamelouziens, permettait d’aborder autrement la relation au paysage, paysage de la mémoire entre autre.
Après Uzès, La Grand’Combe et Nîmes, le dimanche 3 décembre 2017, au cours d’une rencontre, c’est à notre tour à Lamelouze de recevoir une partie visible de cette œuvre en construction et multiforme : textes, photos, vidéos déplacent notre regard, activent notre mémoire et/ou curiosité, et se relient entre elles comme les interprètes d’une chorégraphie.
Merci à Laurent Pichaud, à ses collaborateurs, à l’équipe de La maison CDCN d’Uzès Gard Occitanie, et merci aux Lamelouziens pour leur confiance. Marie-Claire Gelly Aubaret